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Décryptage

L’exploitation minière en eaux profondes

L’exploitation minière en eaux profondes, consiste à creuser le sol des océans afin d’y prélever des minéraux rares tels que le manganèse, le cobalt, le cuivre et le nickel, qu’on utilise fréquemment dans la construction de nos smartphones, vélos électriques et éoliennes. 

Océan
©Ingrid Bauer

Les grands fonds marins, situés à 200 mètres de profondeur, représentent 90% du milieu marin et restent un des seuls paradis sauvages où l’empreinte de l’homme est encore réduite. Coraux d’eau froide, crabes yéti, vers tubicoles et anémones transparentes peuplent ces abysses .ensemble. Régulateurs de nos systèmes planétaires, les fonds des océans absorbent et stockent de grandes quantités du dioxyde de carbone émis dans l’air par les activités humaines.

Exploiter les fonds marins pour leurs richesses minières serait un ecocide.

Les conséquences?

1- Une destruction en masse d’espèces, écosystèmes et habitats en eau profonde. L’extraction de ces nodules poly métalliques (petits blocs de minéraux mettant environ 3 millions d’années à se former, présents notamment sur les plaines abyssales de tous les océans du monde, dans le Pacifique, etc..) pourrait provoquer la destruction irréversible d’un biome de la talle de l’état de New York.
2- Un panachage des sédiments étouffant la plupart des espèces en vie
3- Une pollution sonore et lumineuse
4- Et par extension un bouleversement quant à la pêche, et surtout pour les pays pauvres dont la pêche est indispensable à leur survie. Côté monde, la pêche nourrit près de 3 milliards de personnes.
 
En juillet dernier à Lisbonne, lors la Conférence des Nations Unies sur les océans, notre cher président Monsieur Macron s’était exprimé sur la question et avait mis son veto: « Je pense que nous devons élaborer un cadre légal pour mettre un coup d’arrêt à l’exploitation minière des fonds en haute mer et ne pas autoriser de nouvelles activités qui mettraient en danger les écosystèmes ».

Cependant, il n’est pas certain pour autant, que cela suffise à rassurer les défenseurs de l’environnement. « Malgré sa réforme récente, le Code minier français ne garantit pas des bases juridiques suffisamment solides pour interdire l’exploitation minière des grands fonds », souligne Romain Troublé, de Tara Océan.

Alors que ces menaces pèsent sur nos océans, l’Autorité internationale des Fonds marins (AIFM), un organisme de l’ONU, s’apprête à ouvrir la porte des océans profonds à de nombreux pays, en préparant des réglementations dont pourrait se servir l’industrie minière en 2023. Certains états, comme le Pérou, les îles Fidji, la république des Palaos (Micronésie) ont rejoint le clan de la résistance pacifique. Pas d’exploitation des abysses. Alors que d’autres, font ci de ce moratoire, comme la Chine ou celui de de Nauru, dans le Pacifique.
 
Aujourd’hui l’eurodéputée Marie Toussaint, appelle à “rejoindre au plus vite l’alliance des États lancée à Lisbonne“. 100 pays ont rejoint une coalition préconisant de réserver 30% de la surface terrestre et océanique de la planète à des zones protégées d’ici 2030, a annoncé le ministre britannique Zac Goldsmith.
Affaire à suivre
 

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